Le parking, l’autre business
Le parking pendant le salon international d'artisanat de Ouaga (SIAO), loin d’être une activité secondaire, occupe une position centrale. Ouagadougou étant la ville des deux roues, il est normal que l’on fasse le constat que le SIAO est littéralement envahi par ces engins. Les « parqueurs » eux, à l’intention des clients, ont un slogan à la bouche : « on paye avant de rentrer ». Pas question donc de confier son engin … à crédit.
Depuis l’édition de 2006 du SIAO, les frais de parking ont connu une hausse, passant à 200 F CFA. Ce que les clients n’avaient pas du tout apprécié dans la mesure où ils sont obligés d’y confier leurs engins pour des raisons évidentes de sécurité. Il est de bon ton de chercher à savoir le lien qui existe entre les parkings et l’administration du SIAO. Les « parqueurs » nous confient qu’ils ont été retenus à l’issu d’un tirage au sort organisé par la mairie de l’arrondissement de Bogodogo. Ils déclarent avoir versé chacun, la somme de 50 000 F CFA à ladite mairie pour l’occupation de l’espace. M. Adama NIKIEMA est l’un des promoteurs de parking. Il affirme « mes employés commencent à 06 h et ferment vers 2h du matin. Nous n’avons pas de problème particulier, tout se passe bien. La nuit, j’allume mon groupe électrogène pour l’éclairage du lieu et tout va bien pour le moment ».
Quelques visiteurs du SIAO rencontrés surplace réagissent sur les frais de parking.
Alima NAOMI : « je trouve que le prix est cher surtout pour ceux qui viennent plusieurs fois le même jour, parce qu’une fois que tu prends ta moto pour une petite course, de retour dans le même parking tu payes à nouveau les 200 F CFA. J’aimerais que les organisateurs s’arrangent avec les parqueurs pour trouver un prix raisonnable. »
Martin SOME : « si je dis que le prix du parking me plait c’est trop dire car garer sa moto à 200 F CFA c’est quand même exagérer. Mais nous sommes obligés, pour la sécurité des engins, de faire avec. Je propose qu’il ramènent le prix à 100 F CFA ».
Si les propriétaires de motos, malgré tout, acceptent de confier leurs motos aux parkings à 200 f CFA, c’est ne pas le cas chez les automobilistes. Chez eux, les frais sont fixés à 500 F. Mais les « parqueurs » là-bas se plaignent de leur clientèle, « ils refusent de payer 500 f CFA et donnent ce qu’ils ont surplace ; souvent 200 ou 300 F ça ne dépasse jamais 300 F » nous confie M. Michel LEZEGO, gérant de parking de véhicules.
Au regard de ces frais, couplés au coût du ticket qui est de 1 000 francs, beaucoup estiment que le Salon est devenu un endroit pour personnes aisées. Mais chacun doit comprendre que la qualité et l’excellence ont, elles aussi, un coût que chacun doit supporter. Le sacrifice financier de tous vaut la peine d’être consenti.