« Je n’ai jamais vu de film qui explique de façon aussi didactique que la liberté est une valeur en soi, qu’elle ne doit pas être sacrifiée au bénéfice d’autres valeurs, et que seule la propriété privée la garantit [1]. » En sortant du cinéma, fin juillet 2010, Gabriela Calderón de Burgos exulte. La collaboratrice du think tank libertarien le Cato Institute vient d’assister à la projection de Toy Story 3.
A première vue, ce film d’animation raconte simplement les tribulations d’un groupe de jouets qui, délaissés par un enfant devenu grand (Andy), vont découvrir l’environnement hostile d’une crèche. Mais, selon Calderón de Burgos, Toy Story 3 est une fable : les jouets sont des ouvriers ; l’enfant, un patron ; la crèche, une prison communiste.
« Comme des ouvriers qui ont perdu leur travail et cherchent (…) à en trouver un autre », explique-t-elle, les héros se laissent – « malheureusement » – séduire par une « utopie » : la crèche Sunnyside. Le « meneur » des jouets de la crèche, Lotso – un ours – leur promet qu’« ils ne seront plus jamais abandonnés (lire : licenciés), parce que dans ce monde-ci, les jouets n’appartiennent à personne (c’est-à-dire, qu’il n’y a pas de propriété privée) ».
Lotso révèle alors son vrai visage : celui d’un tyran totalitaire. Les jouets « qui obéissent au dictateur » ont accès à la pièce réservée aux enfants les plus grands (lesquels ménagent les objets qui les entourent). Ceux qui refusent sont relégués au « goulag » de l’espace des « petits », qui abîment tout ce qu’ils touchent.
« Le contraste est saisissant : dans le monde de la propriété privée [la maison d’Andy], quelqu’un est là pour prendre soin des jouets » de sorte que « la relation qui les unit à leur propriétaire est mutuellement bénéfique ».En optant pour la crèche, les jouets/ouvriers « se rendent vite compte qu’en prétendant sacrifier la liberté sur l’autel de la sécurité, ils perdent les deux ».
Et Calderón de Burgos de conclure : « Si, à son jeune âge, votre enfant comprend ce message », le futur « s’annonce bien meilleur ».